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LES CAPUCINS

cherchaient à sauver les mobiliers menacés, à arracher des flammes les individus sur le point de périr. Il y aurait quelque ingratitude à oublier d’aussi précieux dévouements.

Les religieux des deux couvents, dans leur vie solitaire et pauvre, arrivèrent sans bruit jusqu’aux jours de la Révolution. On ne trouve en effet à leur sujet aucun document historique. Mais au début de la Révolution, nos deux couvents reçurent la visite des officiers municipaux chargés de s’assurer de la liberté des religieux et de dresser un inventaire général.

Cette visite eut lieu au couvent du Petit-Foreys le 27 mai 1790. Les officiers municipaux qui instrumentent sont Fulchiron, Faure et Vidalin. Le procès-verbal constate la présence de dix-huit pères et de sept frères convers. Sur ces dix-huit pères, cinq déclarent vouloir profiter de leur liberté, et des papiers annexes-nous apprennent qu’au mois de février suivant sept autres pères reviennent sur leur détermination de continuer la vie commune. Il ne faut pas trop s’en étonner, l’horizon politique était si sombre, l’avenir si incertain, la catastrophe si imminente, que les découragements ne sont pas improbables. Un autre détail du procès-verbal nous indique quelle était l’importance du Petit-Foreys : outre les cuisine, office, réfectoire, salle commune ; outre les dix-huit chambres des pères et les sept chambres des frères, il y avait soixante-cinq chambres vides.

Au Grand-Couvent, les officiers municipaux Joseph Fulchiron, Luc Candy et Jean-Pierre Granier, se présentent le 4 juin 1790 ; ils constatent la présence de treize prêtres, d’un frère clerc et de cinq frères lais. Quatre pères déclarent vouloir rester dans leur ordre, et encore, sur ces quatre pères, trois se dédiront l’année suivante ; deux autres déclarent vouloir reprendre leur liberté ; les autres adoptent une formule : je me réserve de m’expliquer, lorsque le régime des communautés sera positivement établi, ou lorsque l’Assemblée nationale aura définitivement déterminé le sort des communautés religieuses. — Ce même procès-verbal nous fait connaître la distribution de l’immeuble : en bas, il y a réfectoire, cuisine et décharge ;