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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

taient à la disposition des religieuses pour des fondations nouvelles.

En 1263, sous le généralat de saint Bonaventure, les religieuses eurent avec les Frères Mineurs une contestation ; elles prétendirent avoir un droit, rigoureux à être gouvernées et dirigées par eux ; les Mineurs au contraire prétendaient n’y être pas obligés, et ils quittèrent la direction des maisons de Clarisses. Ce malaise dura quelque temps. Le cardinal Cajetan, protecteur de l’ordre, parvint à arranger cette affaire en priant S. Bonaventure de reprendre le soin et la direction des sœurs. Celui-ci y consentit à condition que toutes les religieuses donneraient une reconnaissance par écrit que tous les services à elles rendus par les religieux de son ordre ne leur étaient point dus par justice, mais que ce serait seulement un effet de leur charité. De ce jour, elles furent soumises à l’autorité du protecteur de l’ordre, qui leur envoyait des Frères Mineurs comme visiteurs. Ce ne fut que sous Jules II qu’elles furent entièrement soumises au général et aux provinciaux, ce pape les ayant exemptées de la juridiction immédiate.

Lorsque S. Bonaventure reprit la direction de ces religieuses, celles-ci suivaient plusieurs règles. Il les mit toutes sous une même observance, une même règle, qui, bien que tirée de l’ancienne, était plus convenable à la faiblesse du sexe. Cette règle fut approuvée par le souverain Pontife, et adoptée dans tous les monastères. Quelques communautés suivirent la règle d’Urbain IV ; celles-ci furent appelées Urbanistes, les autres désormais s’appelèrent Clarisses.

Cet ordre s’honore d’avoir produit, après sainte Claire, sainte Colette, que nous allons retrouver, sainte Catherine de Bologne, sainte Cunégonde, sainte Hedwige, reine de Pologne, la bienheureuse Salomé, reine de Hongrie. Cet ordre, où l’on vit d’une vie si pauvre et si mortifiée, compta parmi ses membres plus de cent cinquante princesses de sang royal, parmi lesquelles nous ne voulons citer que Blanche, fille de S. Louis, et Blanche, fille de Philippe le Bel.

Deux cents ans après sainte Claire apparut sainte Colette, qui