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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

attiraient. À la mort de sainte Claire, il y avait déjà neuf cents couvents de Clarisses ; on dit que ce nombre dépassa quatre mille.

Elles étaient déjà fort répandues en France, et Lyon ne les connaissait pas encore. Un essai avait été tenté par les dames de la Déserte, mais peu après elles avaient abandonné la règle de sainte Claire pour adopter celle de S. Benoît ; Lyon n’avait donc pas de religieuses Clarisses. Mais voici qu’Henri IV va faire la guerre au duc de Savoie, et la ville de Bourg-en-Bresse va être assiégée par le maréchal de Biron. Quelques religieuses Clarisses de cette ville, au nombre de sept, alarmées des suites que la guerre pouvaient entraîner, se réfugièrent à Lyon (1601). (Les Archives du Rhône disent 1588). Elles furent d’abord logées dans la rue Buisson. Louise de Langes, fille du président de Langes et femme du président de Villars, les retira, fort peu de temps après, dans une maison qu’elle leur acheta au Gourguillon ce près la reclusière de la Madeleine ». Mais comme ce lieu n’était pas commode, elle contribua, avec quelques charitables citoyens de la ville, à leur procurer (1617), pour se loger, un terrain qu’on appelait la Bastie-Palmier, près de la Saône et de l’endroit où elle se joint au Rhône.

Cet emplacement, dit Mazade d’Aveize, était celui d’un jeu de paume fort ancien, célèbre par un funeste événement. François, dauphin, fils de François Ier, en allant joindre son père qui faisait, en 1530, la guerre en France contre les troupes de Charles-Quint, s’arrêta à Lyon. Pendant qu’il était occupé à jouer à la paume en cet endroit, le comte Sébastien Montecuculli, gentilhomme italien, son échanson, lui donna du poison dans une tasse d’eau fraîche. Bientôt le jeune prince se sentit très malade ; on le fit promptement partir de Lyon par eau pour aller joindre son père qui était à Valence mais il ne put y arriver ; il fut obligé de s’arrêter à Tournon, où il mourut. Jean, cardinal de Lorraine, fut chargé d’annoncer cette mort au roi.

Montecuculli fut arrêté. Il fut écartelé, les quatre parties de son corps pendues aux quatre parties de Lyon, et sa tête exposée au bout d’une lance sur le pont du Rhône. Cet arrêt est du 5 oc-