Aller au contenu

Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/514

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
497
PICPUS

desseins par son autorité ; mais comme nous connaissons la prudence et l’équité de notre prélat, nous sommes persuadés qu’étant instruit de l’honneur qu’a cette église de vous appartenir, il n’y touchera jamais sans en parler à Votre Grandeur, et que nous n’avons rien à craindre, si vous voulez bien alors, Monseigneur, lui faire apercevoir et nous faire sentir qu’elle est sous votre protection, et que vous ne souhaitez pas que l’on trouble le recueillement et la paix d’une communauté qui lève les mains au ciel jour et nuit, depuis près d’un siècle, pour l’heureuse prospérité de votre maison. C’est là, Monseigneur, la grâce que je vous supplie très humblement de nous accorder, et celle d’être persuadé que nous allons redoubler nos vœux avec la reconnaissance la plus vive, et dans cette éternelle et parfaite soumission avec laquelle j’ai l’honneur d’être,

« Monseigneur,
« De Votre Grandeur,
« Le très humble et très obéissant serviteur. »

Mgr le maréchal de Villeroy prit en effet cette cause en main, honora une fois de plus le couvent des Franciscains de son illustre protection, vit l’archevêque, qu’il trouva très bienveillant pour les Pères ; l’affaire se calma pour quelque temps. Mais quelques mois après, Mgr l’Archevêque, pressé sans doute par les circonstances, reprit ses anciens projets. Cette fois, il y eut de la part des Pères menaces de résistance. Le P. Albert reçut de Monseigneur une lettre de mécontentement, il répondit aussitôt :

« Monseigneur,

Quelques actions de grâces que je doive à Votre Grandeur de la bonté avec laquelle elle m’assure de nous conserver jusqu’à l’extrémité notre recueillement et notre église, je ne puis lui dissimuler ni assez lui exprimer la vive douleur que m’a causée la lettre