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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

bas du Gourguillon ; ils se contentèrent de la louer. Mais, en 1685, une occasion favorable parut s’offrir ; la maison des Mascaranni, sise en Bellecour, fut mise en vente. Ils l’achetèrent. Déjà le contrat de vente était signé, lorsqu’on leur fit connaître certaines conditions de démolition qu’on leur avait cachées. De là naquit un procès en rescission de contrat, où intervint l’autorité royale en faveur des Trinitaires. Ils restèrent dans la maison des Bellièvre.

Mais ils eurent, quelques années plus tard, une agréable compensation. Le 15 mai 1689, ils deviennent propriétaires de la terre de Theau, dont leur fait don, moyennant de légères redevances, Claudine Berthet, veuve d’Antoine Pézieux. Parmi ces redevances, il faut signaler celle-ci : il y avait alors, comme il y a encore aujourd’hui, dans la paroisse de Saint-Just, une confrérie fameuse qui ne comptait et ne devait compter que trente-trois membres, en l’honneur des trente-trois années passées sur la terre par le Divin Maître. Or, les religieux Trinitaires étaient annuellement redevables aux confrères des Trente-trois d’un demi-baral de vin, ou quatre-vingt-deux pots. Cette redevance pouvait se payer en espèces, et l’équivalence est spécifiée, c’est trois livres six sols.

Cette propriété de Theau avait pour limite à l’orient le chemin tendant de la porte Saint-Irénée à la montée Saint-Laurent (c’est aujourd’hui la montée des Génovéfains), au midi le chemin des Trois-Artichauts, à l’occident le chemin tendant de la porte Saint-Irénée à Sainte-Foy ; au nord des propriétés particulières. Elle est occupée aujourd’hui par les religieuses Ursulines ; c’est une belle situation qui pouvait largement dédommager les Trinitaires des incommodités de leur maison.

Ils possédaient encore une propriété en Bresse. En 1703, messire Camille de Rambaud, chevalier, seigneur de Champrenard, et dame Élisabeth Druet, son épouse, firent don aux Pères de la Sainte-Trinité de Lyon du château et maison forte de la Jacquetière, en la paroisse de Vilette.

Je ne trouve rien de bien saillant dans l’histoire des Trinitaires, sinon les processions des esclaves qu’ils organisaient dans notre