Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

ordre se subdivisa en plusieurs réformes, et si l’une d’elles, celle de Saxe, eut la triste fortune de produire Martin Luther, en revanche les autres donnèrent de grands saints à l’Église : Thomas de Villeneuve, Jean de Saint-Facondez, Nicolas de Tolentin, et des hommes remarquables en grand nombre, parmi lesquels se distinguent Onuphre Panvini, Christia Lupus et le cardinal Henri Noris, qui fut bibliothécaire du Vatican.

L’habillement de ces religieux consiste en une robe et un scapulaire blancs quand ils sont dans la maison ; au chœur et quand ils sortent, ils mettent une espèce de coule noire et par-dessus un grand capuce, se terminant en rond par-devant et en-pointe par derrière, jusqu’à la ceinture, qui est de cuir noir.

Ce sont ces moines qui vinrent s’établir à Lyon. Mais à quelle époque ? Il serait téméraire de fixer une date. Certains auteurs disent que ce fut autour de l’an 1000, pendant que Burchard était archevêque : des Augustins se seraient fixés d’abord à Villeurbanne, puis à la Guillotière. Mais cette opinion ne peut guère se soutenir, puisque, d’après l’historique qui précède, les Augustins, autour de l’an 1000, n’étaient pas constitués en ordre, comme ceux que nous allons étudier. Ce n’est que dans la seconde moitié du treizième siècle, ou au commencement du quatorzième, que les Augustins vinrent à Lyon. L’année exacte ne peut être fixée, et voici pourquoi : Le 12 mai 1319, les Augustins passèrent un acte avec le Chapitre de Saint-Jean. Cet acte devrait faire cesser toute incertitude, s’il portait en entier le nom de l’archevêque qui donna aux religieux mansionem, oratorium et coemeterium, une demeure, une chapelle et un cimetière. Malheureusement cet archevêque n’est désigné dans l’acte que par la première lettre de son nom, P. de Sabaudiâ, P. de Savoie. Or, à un demi-siècle de distance, il y eut Philippe de Savoie en 1246, et Pierre de Savoie en 1308. Voici le texte : Cùm olim R. in Christo P. de Sabaudiâ, etc. Cet olim semble parler d’un temps lointain, il est de nature à faire pencher en faveur de Philippe ; mais d’autre part, au temps de Philippe de Savoie, les Carmes n’existaient pas à Lyon, et les Augustins ne sont venus qu’après les Carmes ; donc tout nous