Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/147

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« Ah ! malin que je suis, d’avoir pris tant de peine
« Pour accoucher d’une souris
« Et donner un sujet de fable à La Fontaine
« Ah ! malin que je suis ! »

Et, tandis qu’à cœur-joie, il lançait l’anathème
Sur son beau chef-d’œuvre mort-né ;
Il lui semblait entendre au loin l’Être Suprême
Rire à ventre déboutonné.

« Tu ris, pauvre insensé, tu vas pleurer de rage,
« Ou le diable perdra son nom ! »
C’est alors, que Satan ayant repris courage,
Donna naissance au morpion !

« Baisse la tête, homme superbe,
L’Univers a trouvé son roi :
Te voilà moins fort qu’un brin d’herbe :
Homme superbe, gratte-toi !

En vain par de tendres caresses,
En vain ton ardente maîtresse
Te provoque à la volupté ;
Tu tournes le dos à ta femme,
Car tu n’assouviras sa flamme,
Que quand tu te seras gratté !

« Avoir ta grandeur éphémère
Et ta pompe et ton falbalas,
À voir l’insolente poussière
Que tu soulèves sous tes pas,


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