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Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/148

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On dirait que ta fière altesse
Traîne après soi le monde en laisse,
Et que tout marche sous ta loi !
Tu ris bien haut quand le ciel tonne ;
Mais allons, mon vieux, je l’ordonne,
Homme superbe, gratte-toi !

« Dieu, m’a-t-on dit, a chassé l’homme
Des verts bocages de l’Éden ;
Il l’a forcé, pour une pomme,
À pétrir lui-même son pain.
Moi, j’ai, quand je veux, sans culture,
Bocage épais, riche pâture ;
L’homme n’obtient que des chardons,
Il gémit, il sue, il travaille ;
À ses dépens, je fais ripaille,
Car c’est de lui que nous vivons.

« J’ai fini ma longue carrière.
Mes chers amis, quand je mourrai,
C’est parmi les poils du derrière
Que je désire être enterré.
Un bois touffu dont le feuillage
Par les zéphyrs est agité :
Des zéphyrs l’haleine légère
M’apportera vos cris de guerre,
Vos chants d’amour et de gaîté ! »


CHANT DEUXIÈME

Harpes du roi David, Harpes des Saints Cantiques,
Feu sacré de Mahom, chants apocalyptiques,


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