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d’infanterie divisionnaire. Le 2e bataillon a été renforcé des mortiers Jouandeau-Deslandres. L’heure H est fixée à 9 heures. Les obus fumigènes des mortiers du lieutenant Duval-Arnould et les rafales de la 2e compagnie de mitrailleuses permettent à la 5e compagnie, entraînée par ses officiers, de sortir de sa tranchée et d’atteindre les pentes du mamelon, mais elle est bientôt clouée sur place par les feux de mitrailleuses qu’une faible préparation d’artillerie n’a pas détruites et que le barrage roulant commencé trop loin n’a pas aveuglées[1].

À droite, le 1er bataillon (commandant Decourbe) a pu dès le début parvenir à la lisière est de Tigny, mais une contre-attaque immédiate l’en chasse, tandis que les mitrailleuses du mamelon nord de Tigny prennent les assaillants de flanc et leur causent de lourdes pertes[2].

Les Écossais ne sont pas plus heureux : vagues d’assaut et réserves sont mitraillées sur le glacis qui descend vers l’ennemi. Une deuxième attaque, fixée à 14 heures, puis à 15 heures, n’obtient pas plus de succès.

La journée se passe dans les éléments de tranchées, un peu masqués par les blés et les avoines qui brûlent par endroits. La chaleur est accablante et cependant les masques ne peuvent être quittés à cause du violent bombardement par obus à gaz. Des mitrailleuses aux aguets rendent difficiles les déplacements.

Le 3e bataillon (capitaine Sabatier) est mis à 18 heures à la disposition régiment d’infanterie pour appuyer son attaque sur le Plessier-Huleu.

Le bombardement se prolonge dans la nuit du 1er au 2. Malgré l’épuisement de cette dure journée, des patrouilles sont envoyées vers les lignes ennemies : elles reçoivent des coups de fusil. Vers la fin de la nuit, le calme est absolu.

  1. Le 2e bataillon a perdu : 8 tués, dont le Capitaine Lecomte et le Lieutenant Remignard de la 5e compagnie, et 46 blessés, dont les Lieutenants Giraud (6e compagnie) et Guégot de Traoulen (5e compagnie).
  2. Les chiffres n’ont pu être retrouvés : parmi les tués se trouve le Lieutenant Renard, commandant de compagnie.
    Depuis son entrée en ligne le régiment compte une cinquantaine de tués dont 3 Officiers, 225 blessés ou intoxiqués dont 18 officiers, et 33 disparus.