Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/51

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ne permettant qu’à un petit nombre d’hommes à la fois de sortir, et les tirailleurs et mitrailleurs ennemis, dont on ne peut situer l’emplacement, exécutant des tirs incessants et particulièrement bien ajustés. La 4e compagnie est déjà bien éprouvée, son chef, le capitaine Bidoz, est blessé. Une nouvelle préparation d’artillerie est demandée. Entre temps, les sapeurs de la 6e compagnie du 1er régiment du génie, qui précédaient les colonnes d’assaut, se sont jetés en avant au signal de l’attaque et tentent, avec un courage digne d’être retenu, de cisailler les réseaux de fils de fer allemands, se faisant tuer sur place dans l’accomplissement de leur mission périlleuse.

De 8 h. 50 à 9 heures, l’artillerie exécute un nouveau tir et allonge ensuite pour permettre à l’attaque de se développer. La 2e compagnie tente à son tour de sortir de la parallèle de départ et subit de rudes pertes. La 4e compagnie voit tomber tous ses chefs de section, un sergent en prend le commandement. Dans le but d’aider la progression de l’attaque, deux compagnies du 3e bataillon (9e et 10e) prolongent à droite le bataillon Lanquetin ; d’autres compagnies du bataillon Chenouard se portent à gauche pour prolonger la ligne qui progresse en rampant. Une nouvelle préparation d’artillerie est faite de 9 h. 55 à 10 h. 10, heure à laquelle le mouvement en avant, momentanément arrêté, doit être repris. Mais l’ennemi a maintenant ajusté son tir sur les escaliers de franchissement : tout homme qui essaie de sortir est fauché dès qu’il se montre.

La gauche, aidée du bataillon Chenouard, réussit à progresser d’une centaine de mètres. À droite, le lieutenant Munier, entraînant sa compagnie (la 10e) est tué sur le parapet de la parallèle du départ, avec les hommes qui l’ont suivi. Le caporal Deriemackers, un engagée volontaire de quarante-sept ans, tombe en entraînant ses hommes au cri de « Vive la France ».

Sept compagnies du 54e ont déjà été engagées. Un bataillon du 173e régiment d’infanterie se porte à hauteur du layon 1, et une compagnie du 301e régiment d’infanterie est chargée d’appuyer l’attaque de la gauche du 54e.

Vers 11 heures, la situation est la suivante : les compagnies du