Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

centre et de droite n’ont pu progresser, les compagnies de gauche ont gagné une centaine de mètres.

L’ordre est donné de ne pas perdre un pouce du terrain conquis et de s’y fortifier en attendant la reprise de l’attaque.

Malgré une nouvelle préparation de 14 h. 30 à 15 heures, aucune progression ne peut être effectuée au centre ni à droite ; seules les compagnies de gauche ont pu arriver à 150 mètres de leur base de départ.

L’ennemi réagit par un violent bombardement et tente à son tour des sorties, sans plus de succès que nos troupes.

À la nuit, le régiment regagne ses positions au Bois Loclont. Au cours de cette journée, 4 officiers, 17 sous-officiers et 111 caporaux et soldats ont été tués, 18 ont disparu ; 3 officiers, 24 sous-officiers et 204 caporaux et soldats ont été blessés.

Relevé dans la nuit du 29 au 30 décembre, le 54e va cantonner à Rupt. Le 31, dans la matinée, au cours d’une prise d’armes, le lieutenant-colonel Guy adresse aux survivants de la rude journée du 26, ces émouvantes paroles :

« Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du 54e.
« Je vous transmets les félicitations du général commandant la 12e division et du général commandant le 6e corps d’armée pour la vaillance avec laquelle vous avez combattu le 26 décembre ; ils ont suivi minute par minute les péripéties de la lutte et admiré votre héroïsme.
Je vous remercie, vous avez écrit une des plus belles pages de l’histoire de notre régiment.
Bien que vous n’ayez pu, malgré tant de courage persévérant, aller déterrer nos ennemis des terriers où ils se cachent, votre dévouement n’a pas été inutile.
Après votre premier assaut, il a été évident à vos chefs que les Allemands avaient des lignes de tranchées cachées sous bois, que notre canon n’avait pas détruites et qui avaient échappé à nos aviateurs malgré le dévouement dont ils ont fait preuve pour faciliter nos opérations. On vous a demandé cependant un deuxième et un troisième efforts. Quelque durs qu’ils fussent vous les avez donnés.
Vous attiriez à vous toutes les réserves allemandes, tandis que sur autre point le 173e régiment d’infanterie attaquait et enlevait les tranchées ennemies. Beaucoup d’entre nous sont tombés, vous les avez vengés ; le 54e a repoussé par le feu cinq contre-attaques ennemies.
Votre dévouement a été des plus beaux : il est l’heureux présage des victoires futures qui seront la récompense de votre courage et de votre patience. »

Le secteur redevenu calme, le mois de janvier 1915 voit le 54e