Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/144

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du chœur, il représenta quelques épisodes de la vie de la Vierge, c’est à dire : la Mort de Marie, Jésus-Christ transportant au ciel l’âme de sa mère sur un trône de nuages, le Couronnement de la Vierge entourée d’anges chantant. Le bas de cette composition était rempli d’une foule de saints et de saintes, aujourd’hui détruits par le temps et la poussière. Il peignit également quantité de sujets dans les compartiments de la voûte qui sont au nombre de cinq[1]. Dans le premier, au-dessus du chœur, il peignit les quatre Évangélistes, plus grands que nature. On reconnaît encore aujourd’hui, dans ces figures, d’éminèntes qualités ; la fraîcheur du coloris dans les carnations montre que, grâce aux travaux de Cimabue, la peinture fit des progrès remarquables dans la fresque. Le deuxième compartiment est semé d’étoiles d’or, sur un fond d’outremer. Le troisième renferme dans des cadres circulaires Jésus-Christ, la Vierge, saint Jean-Baptiste et saint François. Dans chaque médaillon, il y a une figure, et dans chaque quartier de la voûte un médaillon. Le quatrième comme le second, est couvert d’étoiles d’or sur un fond d’outremer. Enfin, le cinquième contient les quatre Docteurs de l’Église, accompagnés des quatre premiers Ordres religieux. Certes, c’est une œuvre considérable et exécutée avec un soin infini. Après avoir terminé les voûtes, Cimabue peignit également à fresque la partie supérieure de la paroi gauche de toute l’église. On voit en allant vers le maître-autel, entre les fenêtres et montant jusqu’à la voûte, huit sujets de l’ancien Testament, commençant au début de la Genèse et représentant les événements les plus notables de la suite. Dans le bas des intervalles qui séparent les fenêtres, lesquelles descendent jusqu’à la galerie qui fait tout le tour intérieur de l’église, il peignit huit autres sujets tirés du reste du vieux Testament. En face de cette œuvre, et dans seize compartiments correspondant aux premiers, il peignit la vie de la Vierge et de Jésus-Christ. Sur la façade intérieure, au-dessus de la porte principale et autour de la rosace, il fit l’Assomption et la Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres[2]. Cette œuvre, vraiment considérable, d’une grande richesse et admirablement exécutée, dut, à mon avis, combler d’étonnement les peuples de ce temps, la peinture étant restée si longtemps plongée dans de telles ténèbres. De toutes ces peintures (et ce fait est à remarquer), celles de la voûte, ayant moins à souffrir de la poussière et des autres causes de dégradation, se sont le mieux conservées. Giovanni commença ensuite

  1. Existent encore.
  2. Toutes ces peintures existent encore, mais très dégradées.