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Nous ne parlerons pas davantage de ses travaux dans cet art ; il peignit aussi beaucoup de tableaux, entre autres celui qui est à Santa Maria Novella[1], sur la cloison à côté de la chapelle des Minerbetti, d’autres encore qui furent envoyés en divers lieux de Toscane.

Il vécut soixante-treize ans et mourut en 1312[2]. Son fils Taddeo lui donna une sépulture honorable à Santa Croce. De tous ses fils, Taddeo seul, que Giotto tint sur les fonts baptismaux, s’adonna à la peinture dont il apprit les principes de son père et le reste de Giotto. Gaddo eut encore pour élève Vicino, peintre pisan, qui laissa quelques belles mosaïques dans la grande tribune du Dôme de Pise[3]. On peut voir le portrait de Gaddo, de la main de son fils, à Santa Croce, dans la chapelle des Baroncelli, parmi les personnages du Mariage de la Vierge ; à côté de lui, se trouve Andrea Tafi[4].


MARGARITONE
Peintre, sculpteur et architecte arétin, né en 1216{?), mort avant 1299 (?)

Parmi les vieux peintres, dont la bonne manière rendait le nom célèbre par toute l’Italie, avant que les justes louanges données par leurs contemporains à Cimabue et à Giotto, son disciple, les aient mis en déroute, se trouvait un certain Margaritone[5], peintre arétin. Avec beaucoup d’autres, qui, dans ce siècle peu fortuné, tenaient le premier rang dans la peinture, il éprouva combien les œuvres des susnommés obscurcissaient presque entièrement sa renommée. Margaritone étant donc considéré comme un maître excellent, parmi les autres peintres de cette époque qui travaillaient à la grecque, fit à Arezzo un grand nombre de tableaux en détrempe ; il couvrit, en outre, de fresques, divisées en plusieurs compartiments, mais avec beaucoup de temps et de fatigue, presque toute l’église de San Clemente, abbaye de l’ordre des Camaldules que l’on détruisit de nos jours, en même temps que d’autres édifices[6]. Il y avait dans ses peintures nombre de figures grandes et petites et, quoique traitées à la grecque, on reconnaissait

  1. Peinture perdue.
  2. Après 1333 ; à cette date, il est mentionné dans les Spogli del Manni.
  3. Terminées en 1321, d’après l’inscription.
  4. Ces deux portraits sont à gauche, à côté d’une femme vêtue d’une robe bleue.
  5. Un contrat d'allocation fait à Arrezo, en 1262, dit: in claustro Sancti Micaelis, coram Margarito pictore filio, quondam Magnani.
  6. En 1547 ; entre autres, le Dôme vieux, les églises Santa Giustina et San Matteo.