Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/272

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tures plurent infiniment à toute la ville, la famille Salvestrini le chargea de peindre, dans l’église du Carmine, des martyrs condamnés à mort, qui sont dépouillés de leurs vêtements et marchent pieds nus sur des. ronces, que les bourreaux ont semées jusqu’à l’endroit où on les voit crucifiés. Il peignit ensuite dans cette église d’autres figures et en particulier deux chapelles du transept[1].

À la même époque, il fit le tabernacle placé au coin alla Cuculia[2], celui de la Via de’ Martelli[3], et, au-dessus d’une porte de Santo Spirito, dite la porta del Martello, une fresque dans laquelle saint Augustin présente la règle à ses religieux[4]. À Santa Trinità, la fresque de la vie de San Giovanni Gualberto[5], dans la chapelle de Neri Compagni, est de lui, et, dans la grande chapelle de Santa Lucia, Via de’ Bardi, il peignit à fresque quelques traits de la vie de cette sainte[6], pour Niccolo da Uzzano[7], qui est représenté au naturel, avec quelques-uns de ses concitoyens.

Dans un tabernacle sur le Ponte Rubaconte, il fit à fresque une Vierge, entourée de saints, qui mérite des éloges[8]. Peu de temps après, Ser Michele di Fruosino, directeur de l’hôpital de Santa Maria Nuova, fondé par Folco Portinari[9], se décida, devant la richesse croissante de cet hôpital, à agrandir son église, dédiée à Sant’Egidio, qui se trouvait alors hors des murs de Florence, et réellement de trop petites dimensions. Ayant pris conseil de Lorenzo di Bicci, son intime ami, le 5 septembre 1418, il jeta les fondations de la nouvelle église, qui fut achevée dans l’espace d’une année, comme elle est maintenant, et consacrée solennellement par le pape Martin V[10], à la requête du directeur et de la famille Portinari. Cette consécration fut peinte ensuite par Lorenzo, à la prière de Ser Michele, sur la façade de l’église, et il y représenta au naturel le pape et plusieurs cardinaux. Cette œuvre[11] plut par sa beauté et sa nouveauté, et valut à son auteur l’honneur d’être désigné le premier pour peindre dans l’église principale de la

  1. Les peintures des Bicci au Carmine n’existent plus.
  2. Existe encore.
  3. N'existe plus
  4. Ibid.
  5. N’existe plus ; était due à Bicci di Lorenzo, 1433.
  6. Ces fresques, dues à Bicci di Lorenzo, 1425 (?), n’existent plus.
  7. Adversaire des Médicis, mort en 1432.
  8. N’existe plus.
  9. En 1287.
  10. En 1420.
  11. Existe encore, à droite ; seule œuvre que l’on puisse attribuer certainement à Bicci l’ancien ; peinte en 1424.