Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/396

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tant de peintures dans les maisons des Florentins, que j’en suis souvent resté stupéfait, me demandant comment un seul homme avait pu produire avec cette perfection, même en y consacrant de longues années, de si nombreuses et de si belles œuvres.

On lui doit aussi les peintures[1] qui sont dans l’arc, au-dessus de la porte de San Domenico, et une Déposition de Croix[2] peinte sur bois, qui se trouve dans la sacristie de Santa Trinità, et que l’on peut compter parmi ses meilleures productions. À San Francesco, hors la porte de San Miniato, il laissa une Annonciation[3], et à Santa Maria Novella il enrichit de petites peintures le cierge pascal et plusieurs petits reliquaires[4] que l’on met sur l’autel aux jours de grande solennité. À la Badia, il peignit, sur une porte du cloître, un saint Benoit qui recommande le silence[5]. Pour l’Arte de’ Linaiuoli, il fit un tableau qui est dans leur bureau[6]. À Cortona, il décora un arc[7], au-dessus de la porte de l’église de son ordre, et il peignit également le tableau du maître-autel[8]. À Orvieto, il commença sur la voûte de la chapelle vouée à la Madone, dans le Dôme, quelques Prophètes[9], qui furent ultérieurement terminés par Luca da Cortona[10]. Pour la Compagnie du Temple, à Florence, il peignit un tableau représentant le Christ mort[11], et dans l’église des moines degli Angeli, un Paradis et un Enfer[12], remplis de figures de petites proportions. Avec une admirable observation, il fit les bienheureux très beaux, remplis d’une allégresse et d’une joie célestes ; les damnés prêts à subir les peines de l’enfer, marqués des signes divers de la laideur et portant sur leur front l’empreinte de leur péché et de leur condamnation. On voit les bienheureux, avec quelque chose de céleste, franchir en dansant la porte du Paradis, et les damnés entraînés par les démons vers l’Enfer, pour y subir les peines éternelles. Cette œuvre est dans la dite église, à main droite en allant vers le maître-autel, où se tient le prêtre quand on chante les messes assises.

  1. Qui n’existent plus.
  2. Actuellement à l’Académie des Beaux-Arts.
  3. À la Galerie nationale de Londres.
  4. Il en reste trois ; actuellement au couvent de San Marco.
  5. Existe encore, fortement restauré.
  6. C’est la grande Vierge des Offices ; commandée en 1433.
  7. Une Vierge entourée de saints, qui existe encore.
  8. Tableau inconnu.
  9. Existent encore.
  10. Luca Signorelli.
  11. À l’Académie des Beaux-Arts.
  12. Ibid.