Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/438

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qui tombait en ruines. À Gualdo, on peut dire qu’il refit à nouveau l’église de San Benedetto, à laquelle il ajouta de belles et bonnes constructions. L’église de San Francesco, à Assise, qui, en certains points, était ruinée et qui, sur d’autres, menaçait ruine, fut consolidée et recouverte d’un nouveau toit. À Civita Vecchia, il fit plusieurs édifices beaux et magnifiques. À Civita Castellana, il restaura plus du tiers des murs, avec un beau profil. À Narni, il refit et augmenta la forteresse de belles et bonnes murailles. À Orvieto, il construisit une grande forteresse avec un beau palais, œuvre coûteuse et d’aussi grande magnificence. Pareillement, à Spolète, il augmenta et fortifia la forteresse et y aménagea des habitations belles, commodes et bien comprises, en sorte que l’on ne saurait voir mieux. Il restaura les bains de Viterbe, dans lesquels le pape déploya une magnificence vraiment royale, car on construisit des bâtiments pour recevoir non seulement les malades qui y allaient journellement, mais tous les grands personnages. Le pape fit élever toutes ces constructions hors de Rome, sur les dessins de Bernardo. À l’intérieur de la ville, il restaura et refit à nouveau, en plusieurs endroits, les murs qui étaient généralement en ruines, leur ajoutant des tours et y comprenant les fortifications dont il entoura le château Saint-Ange, dans lequel il pratiqua plusieurs chambres et divers ornements.

Nicolas V avait conçu le projet, qu’il exécuta en grande partie, de restaurer ou de réédifier, suivant le besoin, les quarante églises des stations instituées autrefois par saint Grégoire le Grand. Ainsi on restaura celles de Santa Maria Trastevere, de Santa Prassedia, de San Teodoro, de San Pietro in Vincula et plusieurs autres moins importantes. Ce travail fut exécuté avec plus d’activité et de richesse dans six sur sept des plus grandes et principales, à savoir : Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie-Majeure, Santo Stefano in Cœlio Monte, Sant’Apostolo, San Paolo et San Lorenzo extra maros ; je ne parle pas de Saint-Pierre, parce qu’on en fit une entreprise à part. Le pape voulait encore transformer le Vatican en forteresse et en former une espèce de ville traversée par trois rues qui auraient conduit à Saint-Pierre, je crois, sur l’emplacement actuel des Borgo Vecchio et Nuovo. Ces rues auraient renfermé, de chaque côté, des loges et des boutiques très commodes destinées aux différents métiers, en séparant les métiers riches et nobles de ceux moins relevés, et en les réunissant par rues. On avait déjà construit la grande tour ronde, que l’on appelle encore aujourd’hui la tour de Nicolas. Ces loges et ces boutiques devaient être surmontées de magnifiques maisons, divisées de telle