Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/469

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Grèce, qui se retourne vers eux, et, au milieu, celui qui lève un peu la main est Messer Ange Politien.

Le deuxième compartiment, à côté de l’autre, représente sainte Elisabeth visitant la Vierge ; beaucoup de dames l’accompagnent, en costumes du temps, entre autres Ginevra Benci, qui était alors une très belle jeune fille[1].

Le troisième compartiment, au-dessus du premier, renferme la Naissance de saint Jean, dans laquelle il y a une intention remarquable. Tandis que sainte Elisabeth est au lit, que des voisines viennent la visiter, et que la nourrice assise allaite l’enfant, une femme le lui demande avec gaîté, pour montrer aux autres la nouveauté de ce qui vient d’arriver à la maîtresse de la maison, dans sa vieillesse. Finalement, on voit une belle campagnarde, qui apporte de la villa des fruits et des flacons, suivant l’usage florentin.

Dans le quatrième compartiment, à côté du précédent, Zaccharie encore muet et tout étonné, dans son âme intrépide, d’avoir eu un fils, pour répondre à ceux qui lui demandent son nom, regarde son fils que tient une femme respectueusement agenouillée devant lui, et écrit sur une feuille placée sur son genou : Giovanni sarà il suo nome, non sans l’admiration de ceux qui l’entourent et qui paraissent se demander si ce qu’ils voient est vrai ou non.

Dans le cinquième compartiment, saint Jean prêche à la foule ; on y remarque l’attention qu’éprouve le peuple, quand il entend des choses nouvelles, et particulièrement, dans les têtes des scribes qui écoutent saint Jean, un certain mépris pour cette loi nouvelle, et comme s’ils l’avaient en haine. Des hommes et des femmes sont assis ou debout, dans des costumes variés.

Dans le sixième compartiment, on voit saint Jean baptiser le Christ. Dans son attitude respectueuse, il montre entièrement la foi que l’on doit porter à ce saint sacrement, et, pour profiter de cette occasion, Domenico représenta plusieurs hommes déjà nus et déchaussés, qui attendent d’être baptisés et montrent leur foi et leur désir peints sur leurs visages. Il y en a un qui ôte ses souliers et qui est la promptitude même.

Dans le dernier compartiment, c’est-à-dire dans la lunette de la voûte, est le somptueux festin d’Hérode, et la danse d’Hérodiade, avec une infinité de serviteurs occupés diversement, et un grand édifice

  1. Elle épousa, en 1472, un Niccolini.