tracé en perspective, qui montre ouvertement la grande habileté de Domenico, non moins que les autres peintures.
Domenico exécuta en détrempe le tableau[1] complètement isolé du maître-autel, et les autres figures qui sont dans les six compartiments ; outre la Madone, qui est assise dans les airs tenant son Fils, et les saints qui les entourent, outre le saint Laurent et le saint Étienne qui sont vraiment vivants, il ne manque que la parole au saint Vincent et au saint Pierre, martyr. À la vérité, une partie de ce tableau resta inachevée, à cause de la mort de Domenico ; il l’avait déjà conduit si avant qu’il ne lui restait plus qu’à terminer quelques figures de la face postérieure, où est peinte la Résurrection du Christ, et trois des figures qui sont dans les compartiments. Le tableau dans son entier fut terminé par Benedetto et David Ghirlandai, ses frères.
Cette chapelle fut considérée comme une œuvre très belle, grandiose et en même temps gracieuse, à cause de la vivacité des couleurs, de la perfection du travail, du peu de retouches à sec, en outre de l’invention et de la composition de toutes les parties. Certes, Domenico mérite de grands éloges en tous points et particulièrement pour la vivacité de ses têtes qui, étant reproduites d’après des originaux, représentent à celui qui les verra les vivantes images de quantité de personnes signalées.
Pour le même Giovanni Tornabuoni, il couvrit de peintures, au Chiasso Maceregli, sa villa située à peu de distance de la ville, une chapelle placée au bord du Terzolle, actuellement à demi-ruinée par le voisinage du cours d’eau, et dont les peintures, bien qu’étant restées longtemps à découvert et continuellement baignées par la pluie ou brûlées par le soleil, ont résisté comme si elles avaient été constamment à couvert, si grande est la valeur de la fresque quand elle est exécutée avec jugement et non retouchée à sec[2].
Il fit encore, dans le palais de la Seigneurie, plusieurs figures de saints florentins[3], avec de beaux ornements, dans la salle où est la merveilleuse horloge de Lorenzo della Volpaia.
Il était tellement ami du travail et désireux de satisfaire toute personne, qu’il avait dit à ses élèves d’accepter toutes les commandes que l’on apporterait à son atelier, si viles qu’elles fussent, ajoutant que s’ils refusaient de s’en charger, il les exécuterait lui-même, de manière