personne dans son art ne l’ayant surpassé en dessin, en couleur et en composition.
Il fit ensuite le grand œil-de-bœuf de l’église susdite, représentant la Descente du Saint-Esprit, et pour San Giovanni, le Baptême du Christ au milieu du Jourdain. Saint Jean tient une coupe pleine d’eau, tandis qu’un vieillard déjà nu se déchausse, et que des anges préparent les vêtements du Christ ; au-dessus. Dieu le père fait descendre l’Esprit-Saint sur son Fils. Il peignit encore, au même endroit, le vitrail de la Résurrection de Lazare, enterré depuis quatre jours ; il est difficile de comprendre comment, dans un si petit espace, le prieur a pu rassembler tant de figures qui expriment la stupeur et l’épouvante : on croit sentir la puanteur du corps de Lazare, qui fait pleurer et se réjouir, à la fois, ses deux sœurs, à la vue de sa résurrection[1]. Qui veut voir ce qu’a pu produire la main du prieur, n’a qu’à regarder la verrière de la chapelle Saint-Mathieu[2], qui représente Jésus-Christ disant à Mathieu de le suivre, et celle de Saint-Antoine et Saint-Nicolas, ainsi que deux autres sur lesquelles le Christ chasse les vendeurs du temple, et pardonne à la femme adultère[3]. Si grands furent les éloges, les caresses et les récompenses que les Arétins décernèrent aux travaux du Prieur, que celui-ci, satisfait, se résolut à élire cette cité pour patrie et de Français à devenir Arétin.
Considérant ensuite que l’œuvre du verrier est de peu de durée, à cause des ruines qui s’y produisent constamment, il désira s’adonner à la peinture, et fut chargé par les fabriciens de l’Evêché de peindre à fresques trois grandes voûtes[4]. En récompense, les Arétins lui donnèrent un domaine de la confrérie de Santa Maria della Misericordia, voisin de la ville, avec de bonnes maisons dont il put profiter sa vie durant, et voulurent que, ses peintures terminées, les fabriciens les fissent estimer par un bon artiste[5], et lui en payassent entièrement le prix. Guillaume, désireux d’imiter les beautés de la chapelle de Michel-Ange, fit ses figures d’une grandeur prodigieuse et, bien qu’il eût plus de cinquante ans, il prouva qu’il savait comprendre le beau et imiter le bon. Il y figura les principes du Nouveau Testament ; mais, au début, il fut effrayé de la grandeur du travail qu’il avait entre