Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/320

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de la Vierge d’une grande beauté[1] ; il en est de même de la fresque qu’il fit à l’encoignure de la Piazza de’Tolomei, pour l’Art des Cordonniers, et où il figura la Vierge tenant l’Enfant Jésus, saint Jean, saint François, saint Roch et saint Crépin, patron de l’Art, qui a un soulier à la main[2]. Dans l’oratoire de San Bernardino de Sienne, à côté de l’église San Francesco, il peignit à fresque, en concurrence de Girolamo del Pacchia, Siennois, et de Domenico Beccafumi, la Présentation de la Vierge au temple, la Visitation, l’Assomption et le Couronnement[3]. À chaque angle du même oratoire, il plaça un saint vêtu d’habits épiscopaux, saint Louis, saint Antoine de Padoue et autres ; mais la meilleure figure de toutes est un saint François debout et levant la tête vers un petit ange qui semble lui parler ; la tête du saint est vraiment merveilleuse. Dans une petite salle du palais de la Seigneurie, à Sienne, il peignit à fresque plusieurs petits tabernacles enrichis de colonnes et de divers ornements[4]. L’un de ces tabernacles renferme un saint Victor armé à l’antique et l’épée à la main : l’autre un saint Benoît, et un troisième un saint Ansano administrant le baptême ; toutes ces figures sont très belles. À l’étage inférieur du même palais, où l’on vend le sel, il fit une Résurrection du Christ, avec quelques soldats autour du sépulcre et deux petits anges dont les têtes sont très admirées[5]. Plus loin, au-dessus d’une porte, il y a une fresque de lui représentant la Vierge avec l’enfant Jésus et deux saints[6].

À Santo Spirito, dans la chapelle de San Jacopo, que lui firent peindre les Espagnols et où ils ont leur sépulture, il encadra une ancienne peinture de la Vierge d’un saint Nicolas de Tolentino et d’un saint Michel archange tuant Lucifer ; au-dessus, dans une lunette, on voit la Vierge donnant l’habit sacerdotal à un saint et environnée de plusieurs anges. Ce tableau, peint à l’huile et sur panneau, est surmonté d’une fresque qui occupe l’hémicycle de la voûte et montre saint Jacques brandissant une épée et foulant sous les pieds de son cheval des Sarrazins morts ou blessés. Plus bas, aux côtés de l’autel, sont peints à fresque un saint Antoine abbé et un saint Sébastien nu, lié à la colonne, très estimés[7]. Dans la cathédrale de la même ville, à main droite en

  1. Existe encore, dans la chapelle, à gauche de l’autel.
  2. Fresque commandée en 1530 ; complètement ruinée.
  3. Ces fresques existent encore ; exécutées par intervalle, entre 1518 et 1532.
  4. Peintures commandées en 1529 ; terminées en 1534 ; existent encore.
  5. Peinte en 1535 ; transportée dans la salle du Gonfalonier.
  6. Salle du Conseil municipal, 1535.
  7. Ces peintures existent encore, 1530.