Oqueas d’or, qui valent 240. ducats de noſtre monnoye : Elle nous fiſt auſſi conduire par vn Naique, qui auoit auec luy vingt Abiſſins, tant pour nous ſeruir de guides, & nous deffendre des voleurs, dont ce païs eſtoit plein, que pour nous fournir de viures & de montures, iuſqu’à ce que nous fuſſions arriuez au port d’Arquico, où nos Fuſtes nous attendoient. Par meſme moyen auſſi Vaſco Martins de Seixas receut vn riche preſent de pluſieurs ioyaux d’or & de pierreries, que cette meſme Princeſſe enuoyoit au Gouuerneur des Indes. Mais le mal heur voulut que ce preſent fuſt perdu en ce voyage, comme nous dirons cy-apres.
pres que nous fuſmes de retour au port d’Arquico, où nous treuuaſmes nos compagnons qui calfeutroient nos Fuſtes, & les equippoient de ce qui leur eſtoit neceſſaire pour le voyage, nous leur aydaſmes à trauailler par l’eſpace de neuf iours. À la fin toutes choses eſtans preſtes nous fiſmes voile, & partiſmes de ce lieu le Mardy 6. Nouembre 1557. Nous emmenaſmes auec nous Vaſco Martins de Seixas, porteur du preſent, & de la lettre dont l’auoit chargé la Princeſſe, pour offrir de ſa part l’vn & l’autre au Gouuerneur des Indes. Nous auions encore en noſtre compagnie vn Eueſque Abiſſin de nation, qui venoit en Portugal en intention de s’en aller de là à S. Iacques de Galice, à Rome, à Veniſe, & de paſſer par apres en Ieruſalem, qu’il deſiroit voir principalemẽt à cauſe de la ſaincteté du lieu ; vne heure deuant le iour nous quittaſmes le port, & nauigeaſmes le long de la coſte auec le vent en poupe, iuſques à ce qu’vn peu apres midy nous montaſmes la pointe du cap de Goçam, & deuant qu’arriuer en l’Iſle des Eſcueils, veiſmes trois vaiſſeaux ſur le fer, qui nous ſembloient eſtre Geluas