Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/111

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LE CONDUCTEUR.

Les deux pauvres cantonniers !…

ARCHIBALD, descendant sur la voie avec Fogg.

Eh bien ?

LE CONDUCTEUR.

Assassinés par les Indiens !

FOGG.

Les Indiens ?

ARCHIBALD.

Eh bien !… il faut…

LE CONDUCTEUR.

Il faut partir et donner avis du crime au fort le plus prochain ! En voiture ! messieurs, en voiture !

(Les voyageurs des premières voitures du train s’empressent de sortir par la droite.)

ARCHIBALD.

Mais la voie ne peut-elle être coupée ?

LE CONDUCTEUR.

Je vais monter moi-même sur la locomotive, monsieur, et nous agirons avec toute la célérité, mais aussi avec toute la prudence possible !… En voiture, messieurs ! en voiture !

FOGG, à Archibald.

Tenons-nous prêts à tout événement.

(Fix a disparu par la droite. Archibald et Passepartout sont remontés dans le wagon. Il n’y a plus personne en scène. Dès que les portières sont fermées, on commence à voir les Indiens ramper sur les marchepieds du wagon de Fogg et se glisser jusqu’à la barre d’attelage qui réunit le wagon au wagon qui précède. Des coups de sifflet retentissent ; les hennissements de la locomotive se font entendre. Le train se met en marche, mais le wagon occupé par Fogg reste en scène.)


Scène IV

Les Mêmes, CHEF PAUNIE, Paunies.
(Quelques instants se passent, puis on voit Archibald ouvrir la fenêtre de la portière.)
ARCHIBALD.

Eh bien ! nous ne marchons pas ?…

(Aussitôt les Indiens poussent de grands cris et commencent l’attaque du train. Les portières sont ouvertes. Fogg, Archibald et Passepartout se précipitent sur la voie, ainsi que les autres voyageurs et les hommes d’équipe.)