Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/28

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FOGG.

Il ne tient qu’à vous. Partons ensemble !

STUART.

Le ciel m’en préserve ! mais je parierais bien deux cent mille francs qu’un tel voyage à faire dans ces conditions est impossible !

FOGG, à Stuart.

Très possible !

STUART.

Eh bien, monsieur Fogg, faites-le donc ce voyage en quatre-vingts jours !

FOGG.

Je le veux bien !

SULLIVAN.

Mais quand ?

FOGG.

Tout de suite.

TOUS.

Tout de suite ?

FOGG.

J’ai une modeste fortune de deux millions, messieurs. Voulez-vous, à vous quatre, m’en tenir la moitié ?

SULLIVAN.

Un million que cinq minutes de retard suffiraient à vous faire perdre !…

FOGG.

Je ne crois pas aux retards.

RALPH.

Mais l’imprévu ?

FOGG.

L’imprévu n’existe pas.

FLANAGAN.

Mais remarquez, monsieur Fogg, que ces quatre-vingts jours pour faire le tour du monde ne sont donnés que comme un minimum de temps.

FOGG.

Un minimum bien employé suffit à tout.

RALPH.

Mais pour ne pas le dépasser, il faut sauter mathématiquement des