Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BLOUNT, froidement.

Ciousine ?… Ah ! c’est avec son ciousine… que monsieur Jollivet correspondait ?

JOLLIVET.

Oui, monsieur Blount, oui !… Vous correspondez avec votre journal, moi avec ma cousine Madeleine ! C’est plus galant ! Or, elle aime à être informée vite et bien, ma cousine ! J’ai donc cru devoir lui marquer que, pendant cette fête, une sorte de nuage avait obscurci le front du gouverneur !…

BLOUNT.

Il avait une front rayonnante, au contraire !

JOLLIVET, riant.

Et vous l’avez fait rayonner dans les colonnes du Morning-Post ?

BLOUNT, sèchement.

Ce que je télégraphie intéresse mon journal et moi seulement, mister Jollivet.

JOLLIVET.

Votre journal et vous seulement, monsieur Blount ?… Eh bien, mais c’est avouer alors que cela n’intéresse guère vos lecteurs !

BLOUNT, furieux.

Mister Jollivet !

JOLLIVET, souriant.

Monsieur Blount !

BLOUNT.

Vous moquez toujours de moi, et je permettais pas, entendez-vous… Je permettais pas !…

JOLLIVET.

Mais non… mais non !…


Scène III

Les Mêmes, LE GÉNÉRAL, LE GOUVERNEUR, officiers, invités.
LE GOUVERNEUR.

Bravo ! bravo ! Ces Tsiganes sont vraiment pleines d’originalité et méritent leur réputation ! (Aux reporters.) Ah ! messieurs, vous étiez à votre poste pour les entendre !