La tige composée d’un tube en substance cornée et d’un prolongement aminci, également très-léger, aussi raide que spongieux, est implantée d’avant en arrière dans la peau, de telle sorte que par les contractions de la peau, l’oiseau peut manier le manche de cette plume latéralement et surtout de bas en haut.
Les plumes sont tellement nombreuses que l’animal est couvert rien que par leurs tiges, comme le porc-épic l’est par ses piquants. En raison d’inclinaisons et de courbes naturelles correspondant à la forme des différentes parties du corps, elles se juxtaposent et se recouvrent si complétement qu’elles sont capables d’intercepter le passage de l’air et de l’eau, et elles sont étagées, de telle sorte qu’elles laissent couler la pluie aussi vite que les ardoises d’un toit. Le froid les pénètre moins qu’un chaud paletot.
Les plumes deviennent imperméables, grâce à une huile qu’elles sécrètent et à une humeur grasse que les oiseaux extraient encore pour les lisser des glandes de leur croupion, comme d’un pot de pommade.
Chez certaines espèces d’oiseaux, comme l’eider, la surface de la peau est même recouverte d’un duvet aussi chaud que léger.
La chaleur est tellement concentrée au milieu des plumes que l’air qui s’y trouve emprisonné est chauffé. Par cela même, il est léger et il facilite l’action du vol.
L’oiseau peut donc utiliser ses plumes de plusieurs façons ; veut-il avoir chaud, il les comprime ; aime-t-il mieux se rafraîchir, il les soulève.