que chaque année l’hirondelle retourne au nid que l’automne lui a fait quitter. Or, le bizet domestique s’attache tellement à son colombier, que notre Code civil, art. 524, l’a classé au nombre des immeubles par destination. Si on l’emporte, il regagne sa volière, aussitôt qu’on lui rend la liberté.
Quand donc, au moyen d’un ballon parti d’une ville assiégée, on transporte un pigeon et qu’on le lâche après lui avoir attaché des dépêches au pied, ou sous l’aile, ou à l’une des grandes plumes de la queue, cet oiseau retourne immédiatement à sa ville natale et y transmet ces dépêches. Il fait au moins deux kilomètres en une minute ; lorsqu’il parcourt de grandes distances, il peut faire 80 kilomètres en une heure, et on est arrivé, par la réduction photographique des lettres, à lui faire transporter en un seul voyage 70,000 mots. Depuis longtemps les banquiers ont eu recours à ce mode de correspondance. Actuellement encore, il en est qui s’en servent, parce que ces messagers incorruptibles, rapides et presque invisibles, n’ont guère à craindre que les oiseaux de proie.
Les Arabes et les Sarrasins ont largement fait usage de cette poste aérienne.
La science n’est pas tellement avancée et surtout répandue, que les cultivateurs, les chasseurs et les voyageurs n’aient plus à se soucier des inductions que l’on peut tirer de certains détails de la vie des oiseaux, au sujet des variations du temps et des saisons[1]. Les oiseaux domestiques, par cela même
- ↑ D’après Tiedemann, Zoologie, t. ii, p. 154, les plumes auraient cela de remarquable, qu’elles sont enclines à admettre la tension élec-