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DANS LES HARMONIES DE LA NATURE.

nos grains et nos semences, il convient de les épouvanter pour les éloigner.

Il faut également pratiquer cette innocente guerre à l’égard des insectivores qui abusent de nos fruits sucrés. Il existe des épouvantails spéciaux pour beaucoup d’espèces d’oiseaux ; ainsi, de même que le pépiniériste doit attirer les étourneaux, en favorisant leur ponte au moyen de nids artificiels, de même, s’il a des cerisiers, il doit, quand les cerises mûrissent, coupler et pendre aux arbres des ardoises qui, au souffle du vent, s’agitent, font du bruit et éloignent ainsi ces oiseaux.

Les épouvantails ne nous préservent pas de toutes pertes ; mais par cela même les oiseaux se trouvent encore attirés dans les lieux où ils sont utiles ou nécessaires.

Aussi, quand les fruits sont pour nous sans valeur, et que, pour cette raison, nous pouvons en faire l’abandon, ils deviennent un appât très-profitable à nos intérêts.

Je me trouve bien de réserver, dans la futaie d’un bois, des cerisiers, des merisiers, des alisiers, des sorbiers ; dans les taillis, les arbustes qui se couvrent de baies, et dans les jardins le micocoulier. Les oiseaux insectivores, attirés par ces fruits sucrés, y séjournent, y nichent et y font la police des insectes. C’est grâce aux baies qui, pendant les neiges, sont une dernière ressource, que nous pouvons conserver, en hiver, les litornes et les merles.

L’eau est, comme la nourriture, un appât principal, dans les plaines et surtout dans les forêts où il n’y a ni fontaine ni ruisseau. Creusons des trous