réservé dans l’avenir une large part des poissons et des oiseaux que les rapaces sont chargés d’éliminer.
Pour déterminer si une espèce d’oiseaux est devenue nuisible, il faut savoir : si habituellement elle détruit les animaux qui nous sont utiles, tels que les oiseaux serviteurs et les oiseaux gibier ; dans quelles proportions elle se nourrit de ceux qui nous nuisent présentement, et si elle ne peut être suppléée pour la spécialité de ce travail ; si elle est particulièrement chargée de détruire plusieurs variétés d’animaux qui nous causent de graves dommages. D’après ces principes, il y aurait, même à notre époque, dans notre région, peu d’oiseaux véritablement nuisibles. D’abord, tous nos petits et moyens rapaces nocturnes sont presque exclusivement des destructeurs de gros insectes comme le hanneton, la courtilière et surtout de petits mammifères, souris et loirs, et, à ce titre, ils sont forts utiles, bien qu’ils soient souvent la victime des préjugés populaires et que, comme oiseaux de proie, ils soient classés parmi les oiseaux nuisibles par beaucoup de préfets.
J’ai quelque temps protégé les hulottes (chats-huants), en raison de ce qu’elles font une grande consommation de souris et même d’écureuils ; cependant, depuis que j’ai trouvé dans les troncs où elles nichent des plumes de mésange, de merle, et des becs de bécasse, j’ai cru devoir signaler ces oiseaux comme quelquefois dangereux pour un parc, mais sans réclamer les rigueurs réservées à l’oiseau nuisible.
J’en dirai autant des buses : elles n’ont pas la