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LES OISEAUX

vitesse des faucons pour faire la chasse au vol ; mais, pendant qu’elles élèvent des petits, elles détruisent quelques nichées. Comme les hulottes, elles mangent considérablement de souris. En raison des services qu’elles rendent à l’agriculture, nous devons leur pardonner leurs déprédations, sans toutefois leur laisser libre accès auprès de nos réserves de gibier.

La bondrée est, on le sait, à peu près complétement utile ; nous ne voyons donc d’oiseaux réellement nuisibles que chez les faucons. Parmi eux, en effet, il en est qui, comme l’autour et le busard Saint-Martin, semblent être dans nos contrées, d’une manière constante, la cause de plus de mal que de bien pour l’intérêt général ; j’ai du moins cru pouvoir le supposer en visitant les nids.

Les rapaces mangent seuls sans que le père et la mère soient obligés de leur donner la becquée ; aussi, le plus souvent ceux-ci se contentent d’aller chercher la proie et de la déposer sur le bord du nid. L’ornithologiste, en visitant chaque jour le nid, peut donc se rendre compte de la nourriture habituelle de la famille, et c’est ce que j’ai fait bien des fois.

Je connais un vieux charbonnier qui a souvent vécu du gibier et du poisson qui était destiné aux petits des oiseaux de proie.

En visitant, en 1864, un nid d’autour, j’ai trouvé au centre quatre jeunes, et sur les bords un cuissot de levraut, la moitié d’une brème qui avait pu peser 700 grammes, une perche de 500 grammes, une grive, deux fauvettes et trois bruants jaunes. Comme ce nid était dans un bois qui m’appartient,