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LES OISEAUX

éliminations accomplies par l’oiseau, est une contradiction qui prouve qu’il y a là au moins une erreur.

Un fait est que les oiseaux ont dans le mécanisme de l’élimination le rôle que remplissent par rapport à une voiture un enrayoir et un cheval de renfort. C’est comme accessoire et complément d’une force principale qu’ils rendent de grands services. Si le Créateur les avait rendus capables d’arrêter toutes les épidémies et surtout celles que peuvent amener l’incurie ou l’aveuglement de l’homme, ils eussent été dans la nature, en temps ordinaire, c’est-à-dire le plus souvent, des perturbateurs de tout ordre économique.

Il s’en faut que les oiseaux aient été chargés de tous les genres d’élimination. On ne peut donc leur faire un crime de ne pas accomplir la tâche de tous les éliminateurs et surtout de ne pas réparer tous les bouleversements dont l’homme est la cause.

Pour justifier les plaintes que l’on porte contre les oiseaux ou contre quelques-unes de leurs espèces, on ne cite souvent que ceux de leurs actes qui semblent nuisibles ou insignifiants pour les intérêts de l’agriculture.

Or, il est de bonne justice de produire tous les faits qui sont à leur décharge.

Par exemple, en disant que, dans la première quinzaine de septembre, le chardonneret va quelquefois s’attabler sur des salades et du chanvre, il est juste d’ajouter que, pendant plus de onze mois, il n’est occupé qu’à détruire des semences de chardon ou d’autres mauvaises herbes.