suite, et surtout pour nous garantir contre les chances de destruction, nous répandons beaucoup de graines. Il arrive ainsi que souvent notre terrain est couvert de plantes. Alors nous arrachons les mauvaises herbes et même, parmi les bonnes plantes, nous enlevons celles qui ont un air chétif ; souvent encore nous sommes obligés d’enlever celles qui ont bonne apparence. Par cette sage élimination, au lieu de 300 plantes chétives, maladives et inutiles, nous en avons 100 qui ont toute leur valeur naturelle.
Le cultivateur agit comme le jardinier. Il cherche d’abord à ne pas répandre trop de semence, et, s’il le peut, il se pourvoit d’un semoir rayonneur ; quand les plantes lèvent et qu’elles sont trop serrées, il en élimine quelques-unes, ce qui se pratique, par exemple, dans les semis de betteraves ; il passe la herse dans les jeunes blés pour détruire un certain nombre de tiges. Il enlève de ses récoltes non-seulement les plantes qui sont une surcharge pour la terre, mais surtout celles qui sont nuisibles aux animaux ; ainsi, il sarcle les chardons, arrache les sénés qui étouffent les avoines, etc.
Qu’un arbre devienne malade ou qu’il meure, le sylviculteur l’enlève ; il élague même la futaie et les taillis.
L’horticulteur taille ses arbres de manière à faire porter la sève, soit sur les branches qui restent, soit sur les fruits ; pour mettre une quenouille à fruits, il coupe quelquefois plusieurs de ses racines (il est bon de dire que cette pratique est désapprouvée par la science) ; il enlève même quelques pêches, abricots, pommes, poires, des arbres qui en