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Page:Lesguillon - Le Ballon géant, 1865.djvu/17

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L’oiseau dit comme nous ; il aime, il vole, il chante ;
Le lac brille et s’endort sous le ciel qui l’argente ;
L’arbre, plein de soupirs, jette à l’air ses chansons
Dont l’écho retentit dans le nid des buissons ;
L’éther, large encensoir de la terre animée,
Aspire les parfums qu’il disperse en fumée ;
La magie est complète, et dans ces chœurs touchants,
La musique du ciel s’unit aux bruits des champs.

Partons, amis, partons ! nous avons la jeunesse !
 Hâtons nos pas ! l’heure nous presse !
À nous la vie ! à nous les chemins spacieux !
 Fuyons les étroites lisières !
Élargissons la route ! effaçons les frontières !
Buvons à pleins désirs dans le monde et les cieux !




II



Allez, beaux voyageurs ! leur disent de la terre
Les prudents attristés dont le front est austère ;
Partez ! mais, en courant, modérez bien vos pas !
 Quand l’esprit joue avec la flamme,
L’étincelle, en volant, peut incendier l’âme ;
 L’amour sonne plus d’un trépas !
Le flot des passions, où vous voyez des charmes,
Dans son reflux terrible apporte bien des larmes !

Craignez l’ambition ! dans ses emportements
Flottent les faux honneurs et les abaissements !