Page:Lesueur - Le Marquis de Valcor.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

yeux les yeux de José Escaldas. À l’inquiétude désolée de ce regard, un coup d’œil de férocité triomphante répondit. Le cousin de Renaud en eut froid entre les épaules. Ses prunelles questionnèrent anxieusement le Bolivien. Mais l’autre hocha la tête, et d’un coup de menton, indiqua la comtesse toute proche.

Cependant, un jeune homme accourait en bonds rapides et légers, abordait la femme solitaire :

— « Mère chérie !… Que me dit-on ?… Vous êtes lasse ?… Vous vous sentez mal ?… Mais pourquoi rester ainsi à l’écart ?… »

C’était un charmant et svelte garçon, aux traits d’une délicatesse presque féminine, malgré la virilité de la moustache blonde. Sous la lumière, un reflet d’or brillait sur la grosse mèche ondée qui rehaussait son front gracieux. Sa voix, tout imprégnée en ce moment de tendresse et de respect, se modulait en inflexions pénétrantes.

— « C’est vrai, mère, que vous souhaitez partir ?… »

Il ne pouvait le croire. Ne savait-elle pas quel bonheur il goûtait auprès de Micheline ? Et il la connaissait, cette mère adorable. Que ne supporterait-elle pas avant de lui causer un chagrin !…

— « J’ai fait donner l’ordre d’atteler, mère chérie. Je vais vous ramener. Mais, à moins que vous n’ayez besoin de moi, il faudra bien que je revienne. Je dois conduire le cotillon avec mademoiselle de Valcor.

— Non, mon pauvre Hervé, tu ne reviendras pas.