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conseil n’a ni force ni vigueur pour le bien. Du moins madame de M. et M. le D. de B. [1] devoient-ils se servir de votre confiance en eux pour vous détromper ; mais leur foiblesse et leur timidité les déshonorent et scandalisent tout le monde. La France est aux abois ; qu’attendent-ils pour vous parler franchement ? que tout soit perdu ! Craignent-ils de vous déplaire ? ils ne vous aiment donc pas ; car il faut être prêt à fâcher ceux qu’on aime plutôt que de les flatter ou de les trahir par son silence. À quoi sont-ils bons, s’ils ne vous montrent pas que vous devez restituer les pays qui ne sont pas à vous, préférer la vie de vos peuples à une fausse gloire, réparer les maux que vous avez faits à l’Eglise, et songera devenir un vrai chrétien avant que la mort vous surprenne ? Je sais bien que, quand on parle avec cette liberté chrétienne, on court risque de perdre la faveur des rois. Mais votre faveur leur est-

  1. Madame de Maintenon et M. le Duc de Beauvilliers.