Page:Lettres d’un Provençal à son épouse, 1867.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
LETTRE SEPTIÈME


faite à ravir ; ce sont de ces figures angéliques qu’on ne saurait décrire ; vrais morceaux de connaisseurs.

Victorine, rue Saint-Honoré, n° 760 ; rouge écarlate, peau éblouissante et parsemée de taches de rousseur ; cette fille est d’une grande propreté, mais elle sent toujours un peu la couleur de son poil, ou, si tu l’aimes mieux, le con des Provençales.

Noli, rue de la Loi, n° 1268, Au Jocrisse ; chez la Desatraits, blonde, assez jolie femme, rouée au possible ; elle était entretenue par un officier qu’elle cocufiait d’amitié.

Babet, rue de l’Égout, n° 100 ; jolie brune, le plus beau corps qu’on puisse voir ; elle n’a contre elle que d’avoir un grand pied et une vilaine main, du reste bonne enfant.

Pinini, rue Froid-Manteau, n° 216 : charmante Milanaise, voluptueuse au possible. Ses cheveux d’ébène lui touchent au trou du cul. Elle serait d’un bel effet si elle jouait les rôles d’éplorées dans les tragi-mélodrames.

Fanchette, rue du Reposoir, n° 4 ; petite brune portant la casaque des harangères, ce qui lui va à merveille. Elle a un babil continuel et d’une grande gaîté. C’est une jolie mignature.

5