lontaire et si fort, qu’en vérité vous ne me devez rien. Ah ! que je suis loin d’exiger, de prétendre ! Mon ami, soyez heureux, ayez du plaisir à être aimé, et vous voilà quitte. Je suis folle, je ne puis vous parler que de ce que je sens, et je voudrais vous dire ce que j’ai vu : c’est le chevalier, il m’a demandé de vos nouvelles, il m’a demandé si j’étais contente de vous ; voyez quelle bonté ! il voudrait que tous mes amis m’aimassent autant que lui ; le pourrez-vous jamais ? Il est arrivé hier, et retourné ce soir. Nous irons donc jeudi à Auteuil : soyez exact au rendez-vous chez moi à midi et demi. Venez, mon ami, venez.
Songez que j’aurais pu dîner avec vous demain, que j’aurais pu vous voir ce soir. Soyez bon, soyez généreux ; donnez-moi tous les moments qui ne seront pas employés à vos plaisirs et à vos affaires. Je veux, je dois venir après ; si c’est trop demander, souffrez du moins que je le désire. Vous avez deviné à merveille ce matin : je voulais votre réponse, et point mon livre. Plût à Dieu qu’en renonçant à tous ceux qui ont été faits et le seront, je pusse m’assurer une lettre de vous tous les jours ! C’est là ce que je voudrais lire ; c’est vous que je voudrais voir et entendre sans cesse. Mon ami, je vous aime.
LETTRE XXXVII
J’ai quatre lettres à répondre : j’ai essayé d’écrire, cela m’est impossible. Je suis occupée de vous ; je ne