vous n’avez rien trouvé à répondre ? mais au moins rapportez-moi mes sottes écritures ; s’il est nécessaire, je vous ferai le commentaire ce soir d’après ce texte. Je vous verrai ce matin ; peut-être serez-vous assez aimable pour venir de bonne heure ce soir. Il faut en convenir, les morts n’ont point de telles journées ; mais aussi ils n’ont rien souffert hier, et ils ne se plaindront pas demain. Bonjour ; j’ai prononcé hier des mots qui arrêtent la circulation de mon sang. Mon ami, j’ai dit que je désirais votre départ ; c’est comme si je disais : je voudrais être morte, et cela est vrai souvent. Il était donc bien embarrassant de me répondre ? laissez-faire, je sais un secret pour vous tirer d’embarras, pour me faire aimer : oui, aimer, et avec énergie ; mais il ne faut en venir aux grands moyens que le plus tard qu’on peut. — Mon livre tout de suite.
LETTRE CXXII
Je suis tellement dans l’habitude de souffrir et de ne sentir que de la douleur, que je doute que j’eusse été bien sensible au plaisir de voir votre éloge couronné par l’Académie : cela ne m’aurait paru que juste, et je crois que j’aurais joui faiblement de ce que ce succès pouvait avoir de flatteur pour votre amour-propre. Mais j’avoue que je sens et que je ressens, trop vivement peut-être, le dégoût que vous avez d’être soumis à des formules inventées par des pédants, pour l’encouragement et la récompense des écoliers. Un acces-