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Page:Lettres de Mlle de Lespinasse (éd. Garnier).djvu/436

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En finissant ce portrait, je ne puis pas ajouter comme dans la chanson,

Le prieur qui l’a fait
En est très satisfait[1] ;

mais je sens que je vous applique, et de tout mon cœur, le vers de Dufresny sur la jeunesse :

… Que de défauts elle a
Cette jeunesse ! On l’aime avec ces défauts-là[2].


  1. Le chevalier d’Orléans, grand prieur de France, avait fait contre quelqu’un une chanson très satirique, et, ne voulant pas garder l’anonyme, avait terminé la chanson par ces deux vers. Ce trait rappelle celui du médecin Sylva, devant lequel on chantait une autre chanson très plaisante et très mordante contre un ministre insolent : « Je voudrais bien savoir, dit quelqu’un, quel est l’auteur de cette chanson ; j’irais l’embrasser de bien bon cœur… Rien n’est plus aisé à deviner, dit Sylva ; c’est Rigaud. » On sait que Rigaud était un célèbre peintre de portraits. (Ancienne note.)
  2. La Réconciliation normande, comédie, représentée le 7 mars 1719, acte I, sc. 2.