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LETTRES DE NOBLESSE

de son génie en divers endroits de nostre royaume, qui seront des marques de sa grande expérience dans l’architecture, considérant d’ailleurs que les ancestres dudict Robert de Cotte ont professé cet art avec distinction, notamment Frémin de Cotte, son ayeul, lequel a servi en qualité d’ingénieur au siége de la Rochelle où il fut blessé, et d’architecte ordinaire sous le règne de Louis XIII, nostre très-honoré père et seigneur, et qu’ainsy l’inclination et l’habileté dans les plus beaux arts est devenue une vertu héréditaire dans sa famille, nous avons bien voulu luy faire connoistre combien les services qu’il nous a rendus et qu’il nous rend encore tous les jours nous sont agréables, et ne pouvant présentement lui en donner des marques plus glorieuses pour lui et pour ses enfans et successeurs qu’en l’honorant du titre et dignité de noble et d’écuyer, pour ces causes et autres à ce nous mouvans… avons ledit sieur de Cotte et ses enfans nais et à naistre en loyal mariage annoblis et annoblissons par ces présentes…

Donné à Versailles, au mois de mars l’an de grâce 1702, et de nostre règne le cinquante-unième. Signé : Louis, et sur le reply, par leroy, Philippeaux…[1].

Archives nationales : Z, 6020, fol. 54, vo.




V.

Jacques DESJARDINS, contrôleur des bâtiments.

Des termes des lettres patentes accordées à Jacques Desjardins on pourrait conclure que son père aurait mieux mérité que lui l’honneur qui lui fut accordé probablement par l’influence toute-puissante de son oncle J. H. Mansard. En effet toute la famille du surintendant y passe successivement : nous venons de voir anoblir son beau-frère R. de Cotte ; maintenant c’est le tour de son neveu ; mais en accordant à Desjardins un honneur rarement obtenu par des hommes de

  1. Les lettres qui précèdent furent enregistrées au Parlement moyennant une aumône de 120 liv. que dut payer le sieur de Cotte. En 1715, ledit de Cotte fut excepté des dispositions de l’édit du mois d’août portant révocation de tous les anoblissements accordés depuis le 1er janvier 1689. Ces lettres de confirmation de noblesse furent enregistrées au Parlement, à la Chambre des comptes et à la Cour des aides, 22 février 1717. (Arch. nat., U, reg. 668.)