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Page:Leury - Histoire de Rouyn.djvu/138

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LA FEDERATION DES FEMMES
CANADIENNES-FRANÇAISES

La Fédération des Femmes Canadiennes-Françaises fut fondée à Ottawa, en 1914, par Mme Marchand.

Au début, le but de l’Association fut de venir en aide à nos vaillants soldats sur le champ de bataille.

Sous l’habile et sage direction de sa Fondatrice, la Fédération s’acquit dés ce moment une réputation des plus enviables ; non seulement les combattants bénéficiérent de ses largesses, mais sa protection s’étendit aussi sur les familles dont les Chefs étaient pris par la guerre. Le mouvement fut favorablement accueilli et encouragé dés ses premiéres manifestations ; non seulement N. N. S. S. les Evéques lui donnérent leur appui, mais ils lui imprimérent une sorte d’impulsion directrice qui provoqua une recrudescence de vie, de zéle et de charité.

Après le traité de Versailles en 1918, la Fédération orienta son activité vers des œuvres d’intérêt national et patriotique. Le 6 Février 1918, des lettres patentes, amendées le 27 Novembre 1930, furent accordées à la Fédération, définissant le but qu’elle se propose. Ses armes sont une couronne de lauriers au centre de laquelle sont écrits ces mots surmontés d’une Croix : « pour nos foyers. » Ceci indique clairement la fin que veut atteindre la Fédération, conserver intacts et inviolables la foi robuste, le parler ancestral et les mœurs saines de nos foyers catholiques et canadiens-français, travailler activement dans sa sphére au développement d’un véritable patriotisme, condition essentielle de l’harmonie entre les races au Canada.

La Fédération lutta de toutes ses forces et avec un courage intrépide contre le fameux réglement XVII restreignant le droit des Canadiens-Français d’Ontario à l’enseignement de leur langue. En 1919, elle eut l’honneur d’offrir $1.000 au Cardinal Mercier, arcnevéque de Malines, en Belgique, pour ses œuvres de guerre. Plus tard, elle recueillit le montant d’une souscription en faveur de l’abbé Fournier, curé d’une paroisse de la Somme, France, dévastée par l’ennemi. Elle fut aussi heureuse d’aider le Père Vermesch, S. J. au rétablissement de la Bibliothèque à l’Université de Louvain détruite par les Allemands. En 1921, la Mission Française dirigée par le Maréchal Fayolles, visitant le Canada, avait au nombre de ses membres Mgr Landrieux, évéque de Dijon (France). La Fédération en profita pour demander à Son Excellence de bien vouloir lui faire parvenir du blé récolté sur les tombes des soldats canadiens tombés à Courcelette. Mgr acquiesça le plus gracieusement à cette demande. Ce blé fut semé en terre canadienne, à Hurdman, prés d’Ottawa, sur la propriété des S. S. Grises de la Croix. Son Excellence suggéra à la Fédération de prélever les fonds nécessaires à l’érection d’un autel souvenir à Courcelettes, là où nos soldats canadiens se sont battus si héroiquement. La réponse fut aussi empressée qu’enthousiaste et spontanée. Mme Marchand contribua également à la création d’une Maison a de repos pour les Anciens Combattants de langue française, « la maison du sac au dos » à Ste Adèle, comté d’Argenteuil.

La Section de la Fédération des Femmes Canadiennes-Françaises