Page:Leury - Histoire de Rouyn.djvu/6

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Dans une autre allocution, je commentai les paroles évangéliques de Saint Mathieu au chapitre cinquieme VI « Amma⁁ssez-vous des trésors dans le ciel où ni les vers ni la rouille ne ronge⁁nt et où les voleurs ne percent les murs ni ne dérobent. Car là où est ton trésor là aussi sera ton cœur. » C’était bien de circonstance il faut l’avouer, mais quel succès eut cette pièce d’éloquence sur ces chercheurs de trésors priéss par la fièvre de l’or ?

Je n’ose y penser. Un fait cependant demeure et bien consolant c’est l’acte même de foi de ces gens, puisque plusieurs étaient venus de deux, trois et même cinq milles pour assister à la mission.

Puis se déroula la scène que nous voyons chaque dimanche dans nos campagnes sur le perron ⁁de l’église après la messe. Groupés selon les liens d’amitié ou d’intérêt, ces rudes travailleurs se font part des nouvelles reçues (car la malle ne vient qu’une fois la semaine) de leurs espérances ou de leurs dilldésillusions. Quelques uns tirent du font de leurs poches ou ce petits sacs de toile des morceaux de roches qu’on examine attentivement à la loupe, indiquant du doigt les points brillants, le métal précieux si ardemment convoité. ⁁Voir à la fin pour 1 paragraphe

Dans l’après-midi, sur l’aimable invitation de Monsieur Fletcher gérant de la Horne Syndicate, je me rendis en compagnie de Monsieur Dumoulon visiter les travaux préliminaires de ce qu’est aujourd’hui la mine Noranda et dont le nom même n’était ⁁pas encore sorti de l’imagination des directeurs. voir à la fin

À travers les souches, les arbres calcinés et les corps-morts une dizaine de creuses, avec un bruit d’enfer, fouillaient les entrailles de la terre. Cinq ou six charpentes en bois rond indiquaient les puits qu’on creusait pour atteindre les richesses que les foreuses avaient repérées. Quelques camps servaient de demeures aux employés. Près du lac face à Rouyn,