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LES SŒURS GRISES DE LA CROIX DANS LE TÉMISCAMINGUE




À la demande du R. P. Pian, O. M. I., d’avoir des religieuses missionnaires au Port Témiscamingue, Mère E. Bruyère avait répondu que « pour la gloire de Dieu et les fils de Mgr de Mazenod, elle pourrait tout entreprendre ».

« Admirable réponse aux offres que j’avais faites, écrit la P. Pian, car, comme Mgr Taché, je n’avais pu promettre que des souffrances accompagnées peut-être de quelques consolations ».

Le 24 septembre 1865, Sœur Raizenne et Sœur Vincent étaient nommées pour la mission Saint-Claude, au Long-Sault du Témiscamingue, et elles partaient le 2 octobre suivant.

Après un voyage de quatorze jours, en missionnant sur les deux rives de l’Ottawa, avec les RR. PP. Pian et Lebret, elles atteignirent la mission. Les sauvages furent émerveillés de l’arrivée de femmes missionnaires ; ils les appelèrent « Saintes Vierges » et leur donnèrent spontanément le nom de Mères.

Le 12 février suivant, le R. P. Pian écrivait : « Je me suis convaincu de plus en plus de la grandeur de la faveur que le bon Dieu a accordée à cette mission en nous envoyant des Sœurs de la Charité. Nous attribuons à leur présence et à leurs prières deux conversions et deux abjurations ; voilà d’heureux présages pour l’avenir ! Merci de nouveau, ma révérende Mère, pour vos saintes Filles ; car c’est un grand sacrifice que vous avez fait ; mais le Dieu Tout-Puissant vous paiera au centuple, et multipliera, je l’espère, une Communauté qui peut tout entreprendre pour sa plus grande gloire… »

Vingt et un ans durant, les Sœurs trouvèrent moyen de pratiquer la grande charité envers les enfants des bois. Elles commencèrent immédiatement la visite aux malades. Le 7 décembre 1863, une malade était admise à l’hôpital avec sa petite fille. ⁁Les Sœurs étudièrent la langue des sauvages pour enseigner le catéchisme ; elles firent aussi l’école aux blancs qui s’établirent peu à peu autour de la mission. Elles ouvraient la classe en 1867. En décembre ⁁de la même année, la mission logeait sept orphelins.

Le 11 septembre 1887, la Supérieure Générale, Mère Duguay, fit la visite de la mission du Fort Témiscamingue avec Sœur Carran. Elles se rendirent à la Baie ⁁des Pères connue plus tard sous le nom de Villemarie. La mission devait se transporter sous peu la Baie et l’on était à y construire l’hôpital et le presbytère. C’est dans ce voyage que la Sœur Raizenne demanda et obtint le nom de « ⁁Hôpital Sainte Famille » pour le nouveau couvent.

Le 20 décembre 1887, départ des sœurs pour la Baie des Pères. Le 23, eut lieu l’inauguration de la petite chapelle de l’Hôpital Sainte-Famille. Le 9 janvier, Sœur Saint-Hilaire ouvrait la classe avec douze élèves.

Les sœurs qui ont succédé à Sœur Raizenne, après un quart de siècle, ont marché, sur ses traces, par leur exemple d’un dévouement admirable.

L’Hôpital Sainte-Famille de Villemarie est sous l’Assistance Publique de la Province de Québec depuis 1924. En 1925, grâce à octroi substantiel du Gouvernement, une aile fut ajoutée à l’hôpital. Le nombre de lits est de quarante. Le nombre de patients varie de quatre cents à cinq cents ⁁annuellement (ces dernières années). Comptant sur l’assistance le la Divine Providence et ⁁sur celle des Municipalités environnantes, le personnel et les Dames Patronnesses de l’hôpital espèrent ⁁pouvoir faire les réparations considérées être urgentes pour le bénéfice des pauvres malades et la sécurité de l’institution.