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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

conclure de ces rapprochements que l’un des deux penseurs doive ces idées à l’autre. Ils ont pu y arriver chacun de son côté en utilisant les découvertes récentes des sciences naturelles et les écrits néoplatoniciens ou théosophiques anciens ou modernes, qu’ils connaissaient l’un comme l’autre.

Il apparaît bien, au total, que l’étude scientifique de la nature a été le grand intérêt de la vie de Novalis et le but principal de ses efforts. Nous reconnaîtrons volontiers qu’il n’a guère été, en matière de science qu’un dilettante, comme le lui reprochait Schelling. Mais nous devons constater aussi que, du moins, il a été mieux qu’un simple amateur superficiellement informé des résultats généraux des sciences, que, dans une spécialité définie, la géologie et l’industrie du sel, il a reçu une instruction technique solide et complète, et que dans un domaine étendu des sciences mathématiques et naturelles, il s’est mis au courant des discussions contemporaines soit par des lectures, soit par des conversations avec quelques-uns des savants les plus autorisés de son temps. Il a donc éprouvé personnellement les joies que procure le savoir positif ; il a subi la contagion de cette effervescence intellectuelle provoquée par les grandes découvertes scientifiques de la fin du siècle ; il s’est associé aux espérances exaltées que suscitaient, pour l’avenir, les progrès accomplis. Instruit des travaux