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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

variantes toujours plus différenciées d’un type primordial unique. Il s’enthousiasme pour l’hypothèse qui interprète l’Univers comme un gigantesque organisme, comme un système de forces qui se conditionnent réciproquement, où chaque organisme individuel, chaque système particulier, est en même temps aussi une partie de ce système supérieur parfait et organique : la Nature. Nul doute que Novalis ne se soit associé de tout cœur à l’hymne lyrique que, au terme de son premier travail sur le galvanisme, Ritter entonnait en l’honneur de cet organisme universel. La Nature, concluait le grand physicien, est l’idéal de tous les êtres organisés, elle forme un tout complet, absolu, éternel. Les corps célestes sont ses globules sanguins, les voies lactées ses muscles et l’éther céleste le fluide qui parcourt ses nerfs. Dans cet organisme intégral se retrouvent toutes les activités dont le jeu s’observe dans les organismes particuliers. « Où y a-t-il un soleil, où y a-t-il un atome qui ne soit pas une partie, qui n’appartienne à ce Tout organique qui ne vit à aucune époque, mais qui comprend en lui toutes les époques ? Que devient donc alors la différence entre les parties de l’animal et de la plante, entre le métal, la pierre ? Ne sont-ils pas tous des parties du grand Animal-Univers, de la Nature » !