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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

à l’aide d’ingénieuses considérations philosophiques ou mythologiques, comment le monde des phénomènes avait jailli du sein de l’unité divine.

On sait comment le pandynamisme néo-platonicien, après avoir pris naissance en Italie et s’y être brillamment développé au xve et au xvie siècle, pénètre aussi en Allemagne, trouve en Paracelse et van Helmont ses représentants les plus connus, aboutit au début du xviie siècle à la théosophie de Bœhme, pour battre ensuite en retraite devant les progrès de l’esprit positif et du rationalisme. Au xviiie siècle, les idées pandynamistes se perpétuent toujours encore dans le peuple à l’état de croyances à la magie et au surnaturel. Sous cette forme elles se maintiennent opiniâtrement. Dans les dernières années du xviiie siècle, on voit surgir tout une littérature rationaliste destinée à dévoiler les tours de passe-passe des imposteurs et à expliquer comme « magie dévoilée » les miracles qu’ils accomplissaient. Bien entendu le succès de ces honnêtes traités est des plus médiocres. Les charlatans pullulent plus que jamais, trouvent des dupes dans toutes les classes de la société ; et le goût du surnaturel, depuis les expériences mystiques jusqu’aux vulgaires histoires de revenants fleurit de plus belle au début de la période romantique.

Hardenberg, de par son éducation piétiste et sa constitution psychique même, devait se sentir attiré,