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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

d’abord, par l’un des éléments essentiels de cette philosophie de la Renaissance, par l’élément néoplatonicien et mystique. Nous savons, en effet, que le retour à la piété mystique de l’époque ancienne est une des tendances fondamentales du piétisme qui s’oppose nettement à l’intellectualisme rationaliste. Et nous avons constaté, d’autre part, la présence, chez Novalis, d’un instinct mystique tout à fait spontané et profond.

Tout jeune, il se sent attiré vers Platon qu’il ne connaît sans doute d’abord qu’à travers Hemsterhuys, mais qu’il aura vraisemblablement étudié dans la suite d’une façon plus approfondie. Nous savons dans tous les cas qu’il le tient pour l’inspirateur de Plotin et l’ancêtre de tout le mysticisme par sa théorie des idées. — Autant que par Platon, il se sent attiré par Plotin en qui il voit un précurseur de l’idéalisme de Kant et de Fichte, et qu’il salue comme le penseur qui a pénétré le plus avant dans le temple de la Nature. — Par Tieck, enfin, il est initié pendant l’été de 1799, à la connaissance de Bœhme, qu’il étudie avec attention et respect. Il l’a connu trop tard, sans doute, pour avoir reçu de lui une empreinte profonde. Les nombreuses analogies qu’on a relevées entre Bœhme et lui s’expliquent sans peine par le fait que Novalis connaissait la littérature mystique ou théosophique dont Bœhme s’était inspiré ou qu’il avait inspirée lui-même. C’est