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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

dans Ofterdingen seulement que l’on peut observer des traces d’une influence directe exercée par Bœhme.

Mais Novalis n’a pas été attiré seulement par les mystiques et théosophes en qui il sentait des natures de même essence que la sienne. Il a éprouvé aussi un intérêt très vif pour tout ce qui touche à la magie ; il a suivi avec une évidente sympathie tous les efforts de l’homme, se mettre en relations avec cette sphère des Esprits que le pandynamisme rêvait derrière le monde visible.

De bonne heure, sans doute, il a parcouru la littérature des alchimistes, des théosophes et des spirites. Sans aucun doute aussi, la mort de sa fiancée et son désir passionné de rester en communion spirituelle avec elle, a dû aviver chez lui l’intérêt pour ces spéculations. Nous savons, dans tous les cas, par son Journal, que, pendant l’été de 1797, il lit « de vieux papiers alchimiques ». L’année suivante, il annonce à son ami Frédéric Schlegel qu’on trouvera dans ses papiers « beaucoup de théosophie et d’alchimie ». Vers 1798, au cours de son intimité avec Ritter, il a certainement pris part aux expériences magnétiques et spirites, pratiquées par les adeptes du jeune physicien. Pendant l’été de cette même année, il s’absorbe à nouveau dans la littérature alchimique et cabbalistique et se fait envoyer d’Iéna les œuvres des disciples de Paracelse, van Helmont