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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

Hippel ou Zacharias Werner, mais d’esprit pondérés comme Gœthe, Herder ou Jean Paul, partageaient cet intérêt. Constatons simplement qu’il y a là, chez Hardenberg, autre chose qu’une fantaisie d’érudit, une mode passagère ou une concession au goût du temps pour le surnaturel et les superstitions populaires. De même que, en vertu de son tempérament de mystique, il était convaincu de la possibilité d’une union de l’âme avec Dieu, il était convaincu aussi que l’homme n’est pas rigoureusement confiné dans son individualité, mais que, par les racines de son moi, il plonge dans un monde supérieur avec lequel il peut, sous de certaines conditions, entrer en communication. De là, l’attention qu’il prête à tout ce qui, dans le présent ou dans le passé, lui paraît de nature à confirmer cette conviction. De là aussi le rôle que — nous le verrons tout à l’heure — la « magie » joue dans sa doctrine.

Ayant ainsi passé en revue les sources principales où s’est alimentée la pensée de Hardenberg, le mysticisme, le christianisme, l’idéalisme philosophique, la science de la nature, le pandynamisme et la magie — nous passons à l’étude de sa doctrine elle-même.