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CHAPITRE V


LA DOCTRINE PHILOSOPHIQUE ET
RELIGIEUSE DE NOVALIS

I

Novalis n’a jamais exposé ses idées philosophiques ou religieuses sous une forme méthodique et suivie. L’Encyclopédie qu’il projetait d’écrire est restée à l’état d’ébauche informe. Toute sa vie il n’a fait que jeter sur le papier des fragments, des esquisses, des notes, qu’il accumulait au hasard sans se préoccuper ni de les coordonner ni de les classer, et qu’il considérait comme des matériaux pour des œuvres futures. De ces cahiers d’études, Hardenberg n’a tiré lui-même que trois petits recueils de pensées, Poudre d’étamines, Fleurs, Foi et Amour, qui ont paru de son vivant, soit dans l’Athenæum, de Schlegel, soit dans les Annales de la monarchie prussienne. Après sa mort, un recueil de fragments, choisis tout à fait arbitrairement par Frédéric Schlegel et groupés par Tieck, a paru dans