dissipe l’illusion dualiste, on voit de nouveau tomber les cloisons qui séparent les diverses manifestations de l’activité spirituelle ; l’unité tend à se reformer ; une renaissance de la mythologie s’annonce. Le Conte, le Mærchen, forme primitive de la poésie mythologique originelle, apparaît comme le point culminant où converge toute l’évolution spirituelle, comme le genre universel qui comprend tous les autres genres, qui est à la fois libre fiction de l’imagination, explication symbolique de la Nature, confession de foi religieuse, résumé de l’histoire universelle. Le pressentiment grandit et se précise, que l’énigme de l’univers est identique dans son essence avec l’énigme de la création poétique, que le poète créateur d’un vrai conte serait un démiurge qui aurait pénétré le mystère de la genèse de toute vie.
VI
La philosophie de Novalis s’épanouit finalement en une religion. Au bout de toutes ses avenues c’est Dieu qu’elle aperçoit et qu’elle adore.
Le dernier terme où s’élève la pensée spéculative c’est l’idée de l’Unité suprême à laquelle aboutit la double série des Corps et des Esprits, c’est l’identité dernière de la Nature et de l’Esprit, de la nécessité et du miracle. Or Dieu n’est autre chose